
La Banque du Canada a procédé à une réduction de 25 points de base de son taux directeur, le ramenant à  2,25 %, conformément aux anticipations du marché et du consensus.
Cependant, le message accompagnant cette dĂ©cision a surpris par sa tournure âhawkishâ. Le Conseil de direction a affirmĂ© que le taux est dĂ©sormais « Ă peu prĂšs au bon niveau », indiquant que le cycle dâassouplissement est vraisemblablement terminĂ©.
La BoC a ainsi envoyĂ© un signal de fin de cycle accommodant, se rĂ©servant dâagir uniquement si des « chocs nĂ©gatifs majeurs » venaient Ă apparaĂźtre.
Cette posture tranche avec la dynamique prĂ©cĂ©dente oĂč la banque centrale semblait prĂȘte Ă poursuivre les baisses.

La rĂ©action initiale du marchĂ© a Ă©tĂ© mesurĂ©e mais significative, le CAD sâest briĂšvement apprĂ©cié aprĂšs la publication du communiquĂ©. Les rendements obligataires canadiens ont lĂ©gĂšrement progressĂ©, en particulier sur la partie 2 ans et 5 ans, cette derniĂšre Ă©tant sensible au marchĂ© immobilier. Le TSX a Ă©galement flĂ©chi sur la perception que la BoC fermait la porte Ă de nouvelles baisses.

Cette rĂ©action illustre une lecture « hawkish cut » : une baisse technique, mais accompagnĂ©e dâun discours restrictif. Ă court terme, cela a contribuĂ© Ă stabiliser le CAD, sans toutefois modifier la tendance de fond, qui reste influencĂ©e par la croissance faible et le diffĂ©rentiel de taux avec les Ătats-Unis.
Le MPR a prĂ©sentĂ© un scĂ©nario central unique, mais assorti dâun large Ă©ventail de risques.
Les projections sont prudentes :
- Croissance du PIBÂ : 0,5 % au T3, 1,0 % au T4, puis une reprise lente Ă Â 1,6 % sur 2026-2027.
- Inflation : stable autour de 2,1â2,2 %, conforme Ă la cible.
- Ăcart de production : nĂ©gatif, entre â1,5 % et â0,5 %, indiquant une persistance de capacitĂ©s excĂ©dentaires.

Le ralentissement des exportations et de lâinvestissement est compensĂ© par la rĂ©silience de la consommation et du logement, ainsi que par le soutien budgĂ©taire. NĂ©anmoins, la BoC reconnaĂźt que les tensions commerciales avec les Ătats-Unis ont entraĂźné une destruction de capacitĂ© productive et des coĂ»ts structurels que la politique monĂ©taire ne peut corriger. Le gouverneur Macklem a insistĂ© sur les limites de la politique monĂ©taire dans un contexte de choc structurel :
« La politique monĂ©taire ne peut pas aider les entreprises Ă reconfigurer leurs chaĂźnes dâapprovisionnement ni cibler les secteurs touchĂ©s par le protectionnisme amĂ©ricain. »
La BoC appelle implicitement Ă un relai budgĂ©taire, renvoyant au budget fĂ©dĂ©ral Ă venir pour prendre le relais du soutien Ă lâactivitĂ©. Le discours institutionnel montre un transfert de responsabilitĂ© vers la politique fiscale, tout en rĂ©affirmant la prioritĂ© donnĂ©e Ă la stabilitĂ© des prix.
Ma vision :
Les anticipations de marché intÚgrent désormais une longue pause de la BoC, avec un taux directeur maintenu à 2,25 % lors des réunions de décembre et janvier.
Les contrats OIS nâanticipent quâune probabilitĂ© limitĂ©e dâun autre assouplissement au printemps, ce que les analystes jugent excessif.
Certains estiment mĂȘme que la prochaine Ă©tape pourrait ĂȘtre une hausse, si la dynamique des coĂ»ts et des prix sâaccentue Ă moyen terme.
Dans ce contexte, le CAD conserve un biais structurellement baissier, alimentĂ© par la faiblesse des fondamentaux domestiques. Cependant, la nature âhawkishâ du message de la BoC permet un rebond temporaire.
Je cloture personnellement mes positions short CAD, en attente de retours sur des niveaux intéressants.
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